Jour après jour, les têtes tombent dans cette CAN 2017. Après le Gabon, pays organisateur, puis l'Algérie lundi, c'est ni plus ni moins le tenant du titre qui a mordu la poussière ce mardi. Mal engagés après deux nuls lors des deux premières journées, les Éléphants ne pouvaient rien viser d'autre que le succès dans leur 3e match pour espérer rallier les quarts. Raté. Attendus par le Maroc, ils ont fini par céder (0-1) et quittent la compétition sans éclat.
Et quels autres regrets les Ivoiriens pourront-ils avoir hormis le fait de n'avoir jamais mis les ingrédients pour espérer aller loin dans cette compétition ? Certes, les Éléphants ont entamé une nouvelle aventure avec une jeune génération vouée à s'installer pour les années à venir. Mais la qualité intrinsèque de leur groupe laissait penser qu'ils auraient quand même les armes pour passer ce premier tour.
Pour le Maroc, c'est une renaissance. Absents des quarts de finale de la CAN depuis 2004 – année où ils avaient atteint la finale –, les Lions de l'Atlas ont su se relever après leur revers initial face à la RD Congo. Alors qu'Hervé Renard n'apportait qu'une seule modification au onze vainqueur du Togo – En-Nesyri remplaçant El Kaddouri –, Michel Dussuyer bouleversait son équipe, optant notamment pour un trio d'attaque Zaha-Kalou-Bony.
Des Éléphants impuissants
Une formule qui n'a jamais eu les effets escomptés. Face à un bloc marocain à cinq défenseurs, les Éléphants ont encore paru très peu imaginatifs dans leur jeu d'attaque, souffrant de la densité imposée par les Lions de l'Atlas. Le trio d'attaquants ivoiriens, constamment isolé, n'est que rarement parvenu à déstabiliser la défense adverse. Il a fallu attendre presque une mi-temps pour voir enfin quelques décalages opérés, mais Zaha a buté sur El Kajoui (38e), avant que Kalou, de la tête, ne trouve l'extérieur du poteau (44e).
Face à eux, le Maroc a montré une belle discipline et une implication qui témoignent d'une vraie solidarité, chose qui n'a pas toujours été flagrante au sein des Lions de l'Atlas. Certes, ils n'ont que rarement accompagné les attaques tant que le score était en leur faveur. Mais, en apportant tout de même du danger sur coup de pied arrêté, comme lorsque Fajr a trouvé la barre sur un coup franc enroulé (26e).
De manière assez déroutante, les Ivoiriens n'ont jamais semblé s'affoler outre mesure en dépit du temps qui défilait à leur désavantage. Les occasions ont été rares si ce n'est inexistantes, puisque seule une tête décroisée de Deli (60e) a semé un brin d'inquiétude dans la défense marocaine. De façon presque inexorable, les Lions de l'Atlas ont saisi leur chance dès lors qu'elle s'est présentée, et c'est Alioui, sorti du banc pour suppléer Bouhaddouz, qui a libéré les siens d'un somptueux tir enroulé (1-0, 64e).
La Côte d'Ivoire ne s'en remettra pas. Malgré un siège désordonné et l'occupation quasi constante du camp adverse, jamais ils ne seront en position de croire à nouveau en leurs chances, passant même près de prendre l'eau sur un contre de Mendyl (81e). De retour en quart de finale d'une Coupe d'Afrique, le Maroc se réconcilie enfin avec son glorieux passé. En attendant mieux, qui sait.
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